Comme les hommes, les peuples qui oublient leur histoire cessent d'exister!
Les maquis dans les Côtes d'Armor (ex-Côtes-du-Nord) en 1944
Si l'on se réfère à "l'Histoire de la Libération de la France" de Robert Aron(tome II juin 1944-mai 1945, chapitre III consacré à la
"Libération de la Bretagne"), en juin 1944, et plus précisément au 6 juin 1944, les effectifs des maquis installés dans le Finistère
étaient estimés à un millier d'hommes dont environ 900 étaient armés. Fin juillet, les effectifs étaient passés à 3.500 hommes dont
2.000 étaient armés.
C'est quasiment une tradition dans les Côtes-du-Nord aussi bien que dans le Nord Finistère, où ce peuple de marins et de
corsaires, qui a longtemps guerroyé sur les mers contre l'Angleterre, a également gardé des liens très forts avec ce pays
voisin depuis la "guerre des chouans". C'est ainsi que tout le courrier postal clandestin destiné à l'Angleterre sous la
responsabilité des réseaux de résistants du ministère des P.T.T. transitait entre 1940 et 1944 par ce département,
empruntant la voie maritime par des bateaux de pêche côtiers, eux-mêmes relayés par des vedettes rapides anglaises.
En fait, de nombreux bretons, assez bien informés des intentions générales des alliés attendent qu'ils débarquent
pour se lancer dans la bataille. Des maires de communes du littoral breton ont d'ailleurs payé très cher cette tradition,
en particulier Pierre Guéguin, maire de Concarneau a été exécuté le 22 octobre 1941, d'autres, tels Louis Méhu, maire de
Plomeur, Alain Budes de Guébriant, maire de Saint-Pol-de-Léon, François le Dilasser, maire de Huelgoat, ou encore Louis Krebs,
maire de Lauriec ont été exécutés après le débarquement mais avant la Libération de la Bretagne.
Les alliés le savent également. De ce fait, les parachutistes S.A.S français se sont vus
confier une double mission: d'une part, la mission "Cooney" détaillée ci-après, et d'autre part, et une fois réalisée
cette dernière, l'opération "GROG" qui consistait à installer deux bases SAS la première, "Samwest" dans les Côtes-du-Nord
et "Dingson" dans le Morbihan, en l'occurrence celle de Saint-Marcel.
les Côtes d'Armor (ex-Côtes-du-Nord |
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En bleu, les deux axes de pénétration de la 6ème division blindée US et de la task Force "A". |
>La mission Cooney dans les Côtes-du-Nord
Le 4ème régiment des S.A.S. (devenu ultérieurement le 2ème RCP) a exécuter les missions de sabotage suivantes dans la nuit du 5 au 6 juin 1944:
- Pierre 401 : Viaud Jean (Lt), Carro Roger , Goardon Yves - V.F entre St Brieux et Guingamp;
- Pierre 402 : Roquemaure Jean (Sgt) , Desmoulins Pierre , Perrachon Louis - voies ferrées entre Lamballe et Causnes;
- Pierre 403 : Fauquet Philippe (Asp) , Bidault René , Fadda Pascal- voies ferrées entre Lamballe et Dinan;
- Pierre 404 : Appriou Jean ( Slt)) , Cerillo Julio , Le Duizet Auguste- voies ferrées entre La Bohinière et Dinan;
- Pierre 416 : Le grand Michel ( Slt) , Boutinot Roger , Deborre Albert: voies ferrées entre St Meen le Grand et Loudéac;
- Pierre 417 : Fernandez Roger (Slt) , Biernat César , Vazeille Roger: voies ferrées Loudéac et Saint Brieux;
- Pierre 418 : De Mauduit Henry (Cne) , Créau Noêl , Violland Armand: voies ferrées Loudéac à Carhaix;
En réalité, la mission GROG a été abandonnée dès le 29 juin 1944, c'est à dire le lendemain de la décision de dispersion des maquis de Saint-Marcel (Dingson) et de Plésidy (Samwest).
Le combat de la forêt de Duault
Mais initialement, le combat du maquis de Planisy a été précédé, le 11 juin 1944, du regroupement de 115 S.A.S dans la forêt de Duault commandés
par le capitaine Le Blond qui avait également récupéré trois Jetburgs, et une trentaine de FTP du maquis "Tito".
A la suite d'une rencontre hasardeuse avec des soldats allemands à la ferme de Ker Hamon, les allemands reviennent le lendemain avec une quarantaine de
fantassins, incendient la ferme et jettent dans l'incendie un parachutiste blessé en représailles en gardant les fermiers en otages.
Le combat va bientôt tourner à la bataille rangée avec quatre tentatives d'assaut allemandes repoussées tandis que l'ordre de décrochage est donné aux parachutistes
qui vont rejoindre le maquis de Saint-Marcel quelques heures avant l'attaque du 18 juin 1944.
En revanche, les F.T.P., qui n'avaient pas décroché des combats, ont constaté que les Allemands décrochaient. A la suite de quoi les F.T.P. se sont trouvés en
possession de 13 tonnes d'armes et d'explosifs qui ont ainsi permis d'armer les maquis de Callac, Saint-Nicolas, Trébrivan, Bourbriac, Guingamp et Squiffiec... Seul,
le camion du maquis Valmy, a explosé à la suite d'une rencontre imprévue avec une patrouille allemande.
Le maquis de Plésidy
C'est un des maquis bretons mis en œuvre par les F.T.P.F. , très actifs dans le département des Côtes-du-Nord sous l'impulsion du Commandant Pétri,
chef des FTPF de l'Ille-et-Vilaine, également très influent en Mayenne. Le Commandant Pétri avait notamment mis en œuvre le maquis de
Plouasne qui se chargeait de la récupération du stockage des armes parachutées par les Américains.
Quant au maquis de Plésidy, il s'était créé autour d'un noyau de jeunes footballeurs de l'Union sportive Ploisyienne, réfractaires au
Service du Travail obligatoire en Allemagne.
A Guingamp même, où était installé le PC du 74ème corps d'armée allemand, d'autres résistants s'organisent en multiples
sections de l'Armée secrète à Grâces, Plésidy, Saint-Agathon, Pont-Melvez, Plouagat… autour du pharmacien Georges Le Cun et
de Jean Dathanat, avec l'idée d'entrer en action dès le débarquement des alliés, ce qui s'est produit le 6 juin 1944.
Finalement, à partir du 4 juillet 1944 et après un parachutage d'armes (fin juin) au Sud de Plésidy, et en une dizaine de
jours, 240 hommes s'installent dans le bois de Coat-Malouen et sont encadrés par un sous-officier parachutiste venu de
Saint-Marcel (en Morbihan). Le 27 juillet 1944, alors qu'ils sont rejoints par une troisième compagnie, les Allemands attaquent
et le maquis perd 13 hommes. L'expérience de Saint-Marcel conduisait inévitablement ce maquis à rompre le combat.
Dès le 30 juillet 1944, le maquis s'installe aux abords de la RN12 où chaque nuit des embuscades sont montées pour détruire
les convois montant depuis Brest vers le front de Normandie. Il y fera de très gros dégâts!
Dans le seul département des Côtes-du-Nord, les résultats suivants ont été obtenus entre les 10 juillet et 4 août 1944:
- 2.600 Allemands mis hors de combat.
- 300 lignes téléphoniques et électriques coupées.
- 200 sabotages de lignes de chemins de fer.
- 40 déraillements.
- 50 embuscades contre des convois routiers au cours desquels 200 voitures ont été capturées.
- Destruction du dépôt d'essence de la Wehrmacht de Saint-Brieuc.
- 30 attaques menées à bien contre des postes d'observation allemands.
- Prise le 3 août 1944 de la prison de Saint-Brieuc et libération de 32 Français condamnés à mort par la Gestapo.
Le 5 août, le maquis, fort de 400 hommes aux ordres du lieutenant ROBERT, parachutiste SAS, s'installe aux portes de
Guingamp, au château de Kéribau. Le 7 août au matin, les Allemands, en provenance de Guingamp et de Belle Isle en Terre,
attaquent en force. Mais le soutien des chasseurs de la RAF empêche les renforts allemands de parvenir au château, ce qui
permet aux maquisards de repousser l'ennemi.
Quelques heures plus tard et comme prévu, une colonne blindée américaine commandée par le général EARNEST parvient à l'Est de Guingamp.
Le maquis a pris position dans la ville et réalisé avec succès la première action combinée d'un maquis français avec des
blindés américains provoquant la reddition allemande de la place à la tombée de la nuit.
L'activité des maquis des Côtes-du-Nord était telle que c'est dans la nuit du 4 au 5 août 1944 que le colonel Eon et son
état-major au complet a été parachuté sur le terrain "Bonaparte" près de Kerien au Nord de Guingamp (Aloès est le nom
de ce plan, né le 4 juillet 1944 après la bataille de Saint-Marcel. Malheureusement pour le colonel Eon, la mission de coordination Aloès dont
les communications étaient centralisées en Angleterre, se révèlera quasiment incompatible avec le plan Américain OssEx, qui a mis en place dès le début de l'année 1944 des officiers brevetés interarmes chargés de coordonner à tous les échelons depuis le groupe d'armées US américaines jusqu'au niveau des état-majors de division de terre et de l'air au contact de l'ennemi, les demandes d'intervention des équipes de Jetburghs sous contrôle US et des "operational groups" (O.G.) de l'Air Force.
Evidemment, le colonel Eon ne pouvait pas deviner que c'était le général Omar Nelson Bradley, qui suivait personnellement la progression vers Brest de la quatrième division blindée US en Bretagne comme "on surveille le lait sur le feu", et non son chef théorique, le général Patton!
Et pour compliquer un peu plus le problème des relations entre FFI et armée américaine,
les équipes de Jedburghs relevant de la 3ème Armée US s'évanouissaient du jour au lendemain pour rejoindre leur base en Angleterre afin de préparer les missions suivantes dès que les maquisards étaient au contact des unités américaines terrestres!...
La Libération des Côtes-du-Nord
Le 1er août 1944 la reconnaissance aérienne de la XIXème force aérienne tactique U.S. attachée à la 3ème Armée U.S.
repère des barges et des bateaux de plaisance comme possibles porteurs de renforts allemands à Cancale et Saint-Servan.
Le lendemain, est constituée la Task Force "A" de la 6ème Division blindée US commandée par le Brigadier General Herbert L. Earnest,
qui reçoit pour la mission spécifique de chasser l'ennemi de l'itinéraire nord de la Bretagne jusqu'à BREST.
Elle est composée de la 1ère brigade de chasseur de chars, des 2ème et 15ème groupe B de cavalerie,
du 6ème groupe de chasseurs de chars, du 705ème bataillon de chasseur de chars, du 159ème bataillon
d’ingénieurs de combat et de la 509ème compagnie d’ingénieurs de Pontons légers.
Le soir même, les premiers éléments de reconnaissance de la 6ème division blindée US entre dans le département des Côtes-du-Nord
trois miles au Sud de CAULNES et poursuivent leur route vers Brest en ne rencontrant que des résistances sporadiques. En revanche, des éléments
de la 6ème DB US sont mitraillés et bombardés par une quinzaine de chasseurs allemands équipés de roquettes, ce qui n'arrêtera nullement leur progression.
Le 3 août 1944, des éléments avancés de la 6ème Division blindée US atteignent LOUDEAC, en ne rencontrant en chemin que des unités
ennemies en panne de carburant... Et le lendemain 4 août, des éléments de cette division atteignent GOURIN dans le département voisin du MORBIHAN,
tandis qu'à la demande de la 3ème Armée U.S. une compagnie de 150 S.A.S. est parachutée pour assister les Forces Françaises de l'Intérieur avec l'objectif
de protéger la voie ferrée (il s'agit notamment du viaduc) dans la région de MORLAIX. Ce jour là, la 3ème Armée U.S. compte encore 110 unités
incomplètement équipées mais coincées au Royaume-Uni, faute de liberty's ships en nombre suffisants dont un bon nombre ont été envoyés en Méditerranée.
C'est ainsi que dans la nuit du 4 au 5 août huit sticks de la deuxième compagnie du deuxième escadron du 3ème RCP (SAS)sont largués dans le département
du Finistère par des Stirlings ayant décollé de Fairford vers 22h40. Les parachutages s'effectueront entre 0h30 et 1 heure du matin.(5)(6)
- La mission impartie à "Derry 1"(cinq sticks commandés par le capitaine Sicaud largués sur Ploudaniel, Lanhouarneau, Trofagan, Gouenou)
est de faire mouvement en avant garde des "forces U.S" vers Brest, en l'occurrence de la 6ème Division blndée US (reconnaissances
d'itinéraires, contact avec la Résistance, évaluation des forces ennemies...).
- Celle de "Derry 2" (un stick commandé par le Lt Quelen) largué à Saint-Jean-du-Doigt "d'empécher à tout prix la destruction du viaduc de Morlaix" en liaison avec les F.F.I.
En fait, Derry 2 a pour objet de servir d'éclaireurs à la Task Force "A" commandée par le général Earnest.
- Celle de "Derry 3" (2 sticks commandés respectivement par le sous-lieutenant Anspach et le lieutenant- Tupet Thomé et largués
le premier à proximité de Plounévez-Lochrist par suite de tirs de DCA, et l'autre sur Lesneven par suite d'une erreur de navigation)
sont chargés "d'empêcher la destruction du Pont de Plougastel vital pour l'avance alliée".
Le 6 août 1944 la 6ème division blindée US se divise en deux en suivant deux axes. Les éléments de reconnaissance du groupe de combat "A" atteignent :
PLONEOUR dans le Finistère Sud tandis que les éléments de reconnaissance du Goupe de combat "B" atteignent LESNEVEN (Finistère Nord).
Quant à la Task Force "A", elle progresse rapidement sur la route nord menant à Brest pour atteindre et contrôler le noeud routier de CHATEAULAUDREN (Côtes-du-Nord).
L'intervention de la Task Force "A" (9)
Contournant Dinan (fortement défendue par les Allemands) par le Sud dans la nuit du 5 au 6 août 1944, la Task Force «A" est parvenue
rapidement à proximité de Saint-Brieuc. Le général Earnest a trouvé intacts les ponts qu'il avait pour mission de protéger et le contact avec
les FFI du colonel Eon qui avaient déjà libéré la ville de Saint-Brieuc. Il laissa sur place une compagnie du génie chargée de garder les ponts
et de construire un enclos pour les prisonniers dont il ne savait que faire.
A Châtelaudren, à dix miles à l'ouest de Saint-Brieuc, la Task Force «A» a débordé une compagnie d’Allemands le matin du 7 août et,
accompagnée de F.F.I., a poursuivit sa route pendant cinq miles vers Guingamp. Les champs de mine et les obstacles antichars à l'approche
de la ville ont contraint la colonne à une halte. Mais une partie de la cavalerie accompagnée de plusieurs FFI a entrepris un large détour
pour contourner Guingamp par le Sud et pour infiltrer la ville. Des rapports rapportant que la plus grande partie de la garnison s'était
retirée vers l'Ouest (vers Brest) ont encouragé le général Earnest à attaquer en dépit de l'heure tardive. Ne trouvant qu'une résistance légère,
la Task Force «A» a donc capturé Guingamp.
La Task force "A" avait bien sûr dans sa mission de sauvegarder le viaduc de Morlaix, le passage le plus important sur la voie ferrée à
deux voies Paris-Brest se situant à Morlaix, à trente miles à l'ouest de Guingamp. Il s'agit d'une structure en arches de pierre d’environ
millepieds de long et deux cents pieds de hauteur. Or, les troupes allemandes de la 266ème Division d'infanterie avaient quitté Morlaix,
au petit matin du 8 août, pour se refugier à Brest. la Task Force «A» a rencontré seulement environ une centaine d’Allemands déployés autour d'un château juste à l'est de la ville.
Prenant ce point d’appui par surprise, les Américains sont entrés dans Morlaix et ont trouvé le viaduc du chemin de fer intact.
Saint-Michel-en-Grève, port d'approvisionnement de la zone de combat de Brest |
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Photo de "Breakout and Pursuit" par Martin Blumenson
CENTER OF MILITARY HISTORY UNITED STATES ARMY
WASHINGTON, D. C., 1993. |
Le 10 août 1944, la "Task Force A" s'installe sur le noeud routier de Morlaix de façon à protéger les accès routiers et ferrés de BREST et de contrôler les plages
du Nord du département. Lee lendemain, la "TFA" sécurise LANNION et la plage de SAINT-MICHEL-EN-GREVE: l'état-major a décidé d'y créer un site de débarquement des approvisionnements.
A partir du 14 août 1944, des "Landings ships" débarquent tous les jours, à raison de 11 à 12 heures par jour en raison des marées, 50 tonnes par heure d'approvisionnements de classes III
et 32 tonnes par heure de rations et de munitions. Ces approvionnements sont indispensables non seulement pour approvisionner les troupes U.S et les maquis, mais également pour nourrir
les camps de réfugiés qui ont fui la bataille de BREST...
Le matin suivant du 9 août, la Task Force a pris un pont au sud de Morlaix, et le général Earnest a rapporté au Corps d'Armée qu'il avait accompli sa mission.
Les détachements de FFI gardant les routes principales entre Dinan et Landivisiau avaient prolongé leur contrôle sur des routes plus petites.
La Task Force « A » avait capturé plus de 1.200 Allemands ; les FFI, environ 300.
Le général Earnest se préparait à rejoindre la 6ème Division blindée à Brest quand Middleton lui a transmis par radio une nouvelle mission.
La Task Force "A" devait retourner à Morlaix et nettoyer le Nord Est de la côte, sécuriser les plages de la baie de Saint-Michel-en-Grève,
où des cargaisons d'approvisionnement arrivant d'Angleterre devaient être déchargées. Si des points d’appui allemands contrôlaient bien la plage,
avant de partir pour Brest, il subsistait des mines et les trop fameuses "asperges" de Rommel. Les troupes d'Earnest n'ont pas
trouvé d'opposition pendant qu'elles prolongeaient la sécurisation de la plage de Saint-Michel-en-Grève. Le 11 août, trois navires de
débarquement sont arrivés de jour, prêts à décharger des approvisionnements. Pour assurer la sécurité des opérations d'approvisionnement,
la Task Force a patrouillé le long de la côte, capturant les troupes allemandes désorganisées du secteur (plus de mille prisonniers) et
perdant 25 hommes dans cette opération.
Sur la proposition du colonel Eon, le général Middleton a ordonné à la Task Force « A » de constituer une force franco-américaine destinée à conquérir Paimpol dont la garnison allemande tenait toujours les forts côtiers contrôlant les approches occidentales de la baie de Saint-Brieuc. Le général Middleton a donné à Eon mille gallons d'essence pour transporter environ 2.500 FFI et a ordonné au général à Earnest d’envoyer sur place quelques véhicules blindés, quelques chasseurs de chars, et même si était besoin d'une batterie d'artillerie afin de former une force Franco-Americaine.
Après la réduction d'un point d’appui près de Lézardrieux (trois miles à l'ouest de Paimpol) et la prise de 430 prisonniers, les Américains et les Français ont lancé une attaque contre Paimpol, dégagé la ville vers midi, le 17 août, et capturée plus de 2.000 prisonniers et beaucoup d'équipement.
Deux jours auparavant, un bataillon renforcé de la 8ème Division d'infanterie US dans une action indépendante avait, les 15 et 16 août, dégagé la région du cap Fréhel, à mi-chemin entre Dinan et Saint-Brieuc, avec quelques obus mortier de 4,2 pouces au phosphore blanc et en faisant près de 300 prisonniers.
La participation active des maquis à la libération du Finistère
Au fur et à mesure de la progression de la 6ème DB US et de la task Force "A", les maquis ont libèré les villes de Callac, Bourriac, Loudéac et Corlay,
à partir du 3 août 1944, celles de Saint-Brieuc, libérée par les F.F.I. et Port du Lègre, le 5 août, de Guingamp, Portrieux, Plouac,le 8 août, de Lannion, Perros-Guirec le 10 août, de Pleuvenant et Saint-Quay-Portrieux le 11. Tréguier est pris et repris les 13 et 14 août,de Lezardieux, le 16, les communes de Ploung, de la Pointe du Guilhen, de l'Isle-à-Bois et l'île de Bréhat, et le 17 août, de Paimpol.
Ces opérations n'ont pas empêché, les maquis des Côtes-du-Nord de remplir les missions sensibles qui leur avaient été confiées par la 3ème Armée US:
- Protéger a voie ferrée de Brest le long de la péninsule bretonne.
- Fournir des guides à l'armée américaine.
- Assurer la sûreté des lignes de communications de la Bretagne
- Aider au nettoyage des zones libérées
Toutefois, dans ce département comme dans les autres départements français, la population civile a souffert des violences commises par l'armée allemande en déroute. A Plouvien lors des combats du 8 août 1944, le recteur du village et 25 personnes sont abattus. Des charniers sont retrouvés près d'Uzel, à Plesnay, à Malaunoy, dans la forêt de Loudéac, au champ de manœuvre de Saint-Brieuc, et dans la forêt de Lorges.
Ces exactions gratuites entraîneront des représailles des maquis. Il ne faisait pas bon pour les Allemands, et surtout pour les nazis de tomber vivants entre les mains des maquisards. A Vannes, des soldats allemands ayant tiré des coups de feu sonmassacrés près du cimetière et des Géorgiens sont extraits des cellules de la prison qu'ils gardaient auparavant et fusillés sur le champ en raison des tortures qu'ils y avaient pratiquées. A Locminé, cinq allemands qui avaient torturé un F.F.I. sont exécutés. Quant aux collaborateurs qui tentent de s'enfuir et n'ont pas été arrêtés par les autorités, leurs vies ne pesaient pas lourd dans une atmosphère de psychose et de dénonciations.
Sources:
- "Histoire de la Libération de la France" (juin 1944-mai 1945) de Robert Aron, édition librairie Arthème Fayard (chapitre IV-Libération de la Bretagne.
- La libération de Guingamp
-
le maquis de Plésidy
- L'histoire des S.A.S.
- BRETAGNE 1944 :"Il y a 60 ans...Du ciel ... au Combat : la Libération !"
- 1er Régiment de Parachutistes d'Infanterie de Marine
- "The First Fight Against Fascism" - Archives August 1944
- "World war II: official army history" (archives du service Histoire du Pentagone), "Third Army, after action reports".
- BREAKOUT AND POURSUIT (chapitre XXI) par Martin Blumenson pour le compte du "CENTER OF MILITARY HISTORY UNITED STATES ARMY WASHINGTON, D. C., 1993
dernière mise à jour le 25 décembre 2009.